Episode 6 : « Dominos »
AVENUE DE NEW-YORK - JOUR
Neal et Peter marchent côte à côte dans la rue en direction des bureaux du FBI.
Neal , désabusé : S’il te plait, ne me dis pas que c’est encore une fraude à l’emprunt.
Peter : Quoi ? Pourquoi, ce type d’affaires t’embête ?
Neal : C’est ma hantise. C’est de la paperasse toute la journée.
Peter, espiègle : C’est mieux que des barreaux de prison, non ?
Neal : Toujours la même blague, hein ?
Peter, tout sourire : Je ne m’en lasse pas !
BUREAUX DU FBI – 21EME ETAGE - JOUR
Neal et Peter sortent de l’ascenseur. A cet étage règne une forte agitation. Deux agents s’engouffrent dans l’ascenseur, manquant de les bousculer.
Un agent : Excusez-moi !
Un autre agent : Dégagez le passage !
Neal : Wow ! C’est quoi toute cette folie ?
Peter : Je ne sais pas mais c’est pas bon signe.
L’agent Lauren Cruz s’approche d’eux précipitamment.
Lauren: Peter. Hughes veut vous voir tout de suite.
Peter : Entendu.
Peter s’éloigne. Neal retire son chapeau et questionne Lauren, tout en progressant lentement dans la même direction que Peter.
Neal : Est-ce que ça ressemblait à ça quand je me suis échappé ?
Lauren : Je ne sais pas. Je bossais sur des dossiers importants.
Neal : Et qu’est-ce qui se trame ?
Lauren : Le bureau a perdu un agent.
Neal : Alors oui, c’est pas bon.
Lauren : Ca fait douze heures maintenant qu’on n’a plus de nouvelle d’un infiltré du bureau de Washington.
Neal : Qu’est-ce que t’en penses ?
Lauren : On n’est sûr de rien. Il a peut-être des problèmes ou peut-être qu’il se cache.
On entend la voix d’Hughes. Neal lève les yeux vers le bureau à l’étage où se trouvent Peter et son patron.
Hugues, s’adressant à Peter : Non, non, non, non, écoutez-moi ! On a besoin de quelqu’un qui s’y connaisse dans le domaine du blanchiment d’argent.
Peter : Vous ne savez pas ce que ça implique.
Hughes se lève et se dirige vers le balcon. Il pointe deux doigts en direction du duo. Lauren demande d’un signe s’il s’adresse à elle. Hughes lui répond par la négative et pointe Neal.
Neal : Oh, ouais. Excuse-moi, j’ai un dossier important à traiter.
SALLE DE CONFERENCE – BUREAUX DU FBI - JOUR
Neal est assis près de la table et il examine des dominos. En face de lui se trouve Peter qui lui désigne une photo affichée sur un tableau et expose l’affaire.
Peter : Voici l’agent Marc Costa. Il s’est mis dans la peau d’un trafiquant de drogue cherchant un blanchisseur et il a trouvé ce gars-là [montrant une seconde photo] : Lao Chen, un blanchisseur qui nous vient de Chine. Costa se débrouillait plutôt bien. En tous cas jusqu’à hier soir.
Peter passe le relais à Hughes placé à côté de lui.
Hugues : Costa nous disait, lors de son dernier rapport, que Lao s’était programmé un p’tit arrêt à New-York pendant soixante-douze heures avant de s’envoler pour la Chine et bien sûr c’est là qu’on l’a perdu.
Neal : Et pourquoi vous me dites ça ?
Hugues : Nick Halden.
Neal, faussement étonné : Qui ?
Peter, sans lever la tête du dossier qu’il tient dans les mains : Arrête ton cinéma.
Hugues: Une de vos fausses identités.
Peter : Tu as créé ce Halden en 2004 pour blanchir de l’argent lors de cette escroquerie aux Canaries. [Fixant Neal dans les yeux] Le multimillionnaire qui ne pouvait s’empêcher de jouer. Ca te revient maintenant ?
Neal, s’intéressant de nouveau aux dominos disposés devant lui : Ouais, peut-être, vaguement ... [relevant la tête] Vous pensez lui offrir une petite immunité ?
A cette demande, Peter adresse un regard entendu à son patron qui cède.
Hugues, irrité : Accordé ! Je me fiche de ce que vous avez fait il y a cinq ans. Je veux retrouver mon agent.
Neal, satisfait : Comment peut-il vous être utile, messieurs ?
Hugues : Hé bien, on veut que vous preniez contact avec Lao grâce à cette fausse identité. Que savez-vous sur le Pai Gow ?
Neal : Que c’est sans doute délicieux.
Par un geste, Peter montre son exaspération envers Neal qui préfère finalement répondre correctement à la question.
Neal : C’est chinois. C’est un jeu de poker mais qui se joue avec des dominos. C’est pas mon truc.
Peter : Eh bien, il le faudra pourtant… Lao repère ses nouveaux clients lorsque ceux-ci jouent d’une certaine manière. Il est prévu qu’il joue dans un tripot de Chinatown, demain soir.
Hugues : Je serai honnête avec vous : Cette mission peut être dangereuse, Caffrey.
Neal fait tomber une rangée de dominos qu’il avait parfaitement alignés.
Neal : Le pot est intéressant. J’suis de la partie.
GENERIQUE
MAISON DE JUNE - APPARTEMENT DE NEAL - SOIR
Neal et Mozzie sont installés dans le canapé devant la télévision. Ils visionnent un film d’origine asiatique où deux personnages jouent au Pai Gow.
Neal : J’te demande de m’apprendre les règles et toi tu me passes ce navet.
Mozzie : Tais-toi ! Shuuuut !
[Personnage 1 du film : Passons au niveau supérieur.
Personnage 2 du film : Tu es passé au niveau supérieur … quand tu as tué ma famille.
Personnage 1 du film : J’attends ta mise.
Personnage 2 du film, après un tour de passe-passe qui fait apparaitre un billet : cent mille dollars.]
Neal : Comment ils ont su pour Nick Halden ?
Mozzie, très intéressé par le film : Shuut !
Neal, dépité : C’est pas vrai. J’arrive pas à y croire.
Mozzie : Soit un peu lucide. C’était pas ta meilleure composition. Rien à voir avec Steve Tabernackle.
Neal, souriant à la mémoire de cet alias : Steve était brillant.
Mozzie : Steve est toujours brillant. D’ailleurs, tu devrais plutôt essayer de trouver ce que réclame l’homme à la bague.
Neal, redevenant très sérieux : Ca, j’en sais rien. J’ai été amené à voler tellement de choses dans ma vie.
Mozzie : Tamerlane, le bouquin d’Edgar Poe peut-être ?
Neal : Non. Et puis en plus, je l’ai revendu ... Le tableau de Tamayo !
Mozzie : Ca ne vaut pas tout ce cirque.
Neal : Les mots doux des Washington.
Mozzie : Alors ça, je ne sais même pas pourquoi tu les as volés ! Pour commencer, cette Martha ne … [Son regard est attiré par l’écran de télévision] Oh ! Oh ! C’est ma scène favorite !
[Personnage 2 du film : Trop d’argent pour ton sang, Lee-Kang ?]
Neal s’impatiente. Il se frotte les yeux avant de s’apercevoir, étonné, que Mozzie, très enthousiaste, mime toutes les paroles du film.
[Personnage 1 du film : Idiot. Je pense que c’est ton sang qui fera ma fortune. Fils de fermier ! Ah ! Ah ! Ah ! …]
Neal s’intéresse soudain à la scène, en observant une action de l’un des personnages.
Neal : Regarde, là ! Qu’est-ce qu’ils sont en train de faire ?
Mozzie : Oh ! Alors là, ils tirent des dominos de la pile. Ensuite, ils séparent ces dominos en deux mains distinctes et … Oh, attends ! Regarde ! Shuuut ! Shuuuut !
L’un des personnages du film retourne un domino où apparaît un dessin particulier.
Mozzie, excité : C’est la tuile de la mort. Il est tombé dessus.
Neal : La tuile de la mort ?
Mozzie : Oui, bon … Le film s’est permis de prendre quelques libertés.
Neal : Alors pourquoi on regarde ce truc ?
Mozzie : Parce que c’est un grand classique.
Agacé, Neal prend la télécommande et baisse le volume.
Mozzie : D’accord ! Très bien ! Tu dois faire quoi ?
Neal : Me coucher au-dessus de la banque. Si j’ai un meilleur jeu que le donneur et que je m’en débarrasse, Lao saura que je suis venu pour lui.
Mozzie : D’accord. [Il s’empare des dominos posés sur la table de salon.] Bien. Alors, dans l’idéal il te faudrait quelque chose comme ça. [Il dispose les dominos d’une certaine manière] Ce sont presque les meilleures tuiles que tu puisses avoir. Tu jettes une main pareille et tu es bon. C’est comme jeter une paire d’as.
Neal : OK ! On va un peu s’entraîner.
Mozzie : Tu dois simplement perdre. T’as pas besoin de t’entraîner pour perdre !
Neal : Oui, mais avant de perdre, il faut que je gagne.
June entre, les bras chargés d’un plateau de nourriture.
June : J’ai pensé que peut-être ces messieurs apprécieraient de manger un morceau.
Neal et Mozzie : Oh ! Merci, June !
June, après avoir déposé le tableau sur la table basse : Que regardez-vous ?
Mozzie : « Les tuiles de feu ».
June : Oh ! Première partie ?
Mozzie, en acquiesçant : Mm, Mm ! Et la deuxième suit derrière.
June : Oh, ho ! Ne la commencez pas sans moi.
Mozzie : Mm, Mm !
Elle quitte la pièce et Neal perd son sourire.
Neal : Ils en ont fait une suite ?
Mozzie, tout sourire : Pas une, mais cinq.
SALLE DE CONFERENCE – BUREAUX DU FBI - JOUR
Neal, Lauren et Jones sont assis autour de la table et conversent. Peter entre avec un dossier dans les mains.
Peter : Bonne nouvelle. On a passé le mot comme quoi Nick Halden était en ville et cherchait à faire affaire. Et les méchants ont mordu à l’hameçon. [Il fait glisser le dossier sur la table pour qu’il parvienne jusqu’à Neal.] On t’envoie en tant qu’investisseur dans sa combine de blanchiment d’argent. La partie de dominos se passera juste à côté de Mott Street. Nous on sera à proximité, juste à l’angle.
Lauren : C’est au Meishi Lin que sera la planque ?
Jones : Wow ! Super restau. Ils ont des super raviolis !
Peter : Effectivement, c’est le QG idéal pour l’opération. La famille à qui il appartient file régulièrement des infos fiables au bureau et ils ont déjà traité avec Lao par le passé. On sera placé au deuxième étage pour tout surveiller. Ecoutez, il y a un agent disparu derrière tout ça. Je veux que tout le monde soit à son top.
DANS LE COULOIR D’UN IMMEUBLE – JOUR
Peter et son équipe suivent l’homme qui leur fournit la planque jusqu’à son appartement.
Peter : Le FBI vous est vraiment reconnaissant de votre aide, monsieur Tuan.
M. Tuan : Je ne veux plus voir ce Lao dans les parages.
Peter : Mm, Mm !
M. Tuan : Il profite de mon business depuis des années. J’ai assez de dettes comme ça. Plus question de lui filer le moindre dollar.
Peter : J’comprends. Oui.
M. Tuan : Vous savez, je suis moi aussi reconnaissant de ce que vous faîtes.
M. Tuan ouvre la porte de son appartement puis se déchausse à l’entrée. Il est imité par Neal, Lauren et Jones. Peter, quant à lui, hésite. Neal le remarque aussitôt.
Neal, avec un signe de la tête : C’est par là.
Contraint, Peter enlève ses chaussures devant tout le monde et dévoile ainsi de jolies chaussettes bleu clair.
Neal, moqueur : Tes chaussettes FBI, j’imagine.
Peter : Elles m’ont été offertes par Elizabeth, voilà !
Neal : Un de ces cadeaux qu’on ne peut pas refuser.
Peter ferme la porte d’entrée derrière lui.
M. Tuan : On a essayé de vous faire de la place.
Peter : Oui, c’est parfait.
Au moment où Peter veut s’emparer du matériel posé sur la table basse, une petite fille s’en saisit avant lui.
Peter : Eh ! [En rigolant] Hé ! Hé ! Hé !
M. Tuan : Toutes mes excuses. Ma fille, Baï.
Baï dit quelques mots en chinois.
Peter : Ah ! Salut toi. Baï, je regrette mais j’en ai besoin. Voilà, j’te remercie.
Peter récupère l’objet et, à son grand désarroi, la petite fille se met à pleurer.
M. Tuan, tentant de consoler sa fille : Baï, calme-toi ma chérie.
Neal : Eh ! Mais enfin qu’est-ce que tu fais?
Peter, ennuyé : J’ai simplement récupéré le …
Neal : Une carte de visite. Donne m’en une.
Peter s’exécute. Muni de la carte, Neal essaie d’attirer l’attention de Baï.
Neal : Eh ! Eh, éh ! C’est rien. C’est rien. Tiens, regarde ça. T’es prête ? Une … deux … trois !
Neal secoue la carte dans les airs et celle-ci disparait devant le regard amusé de la petite fille.
Neal : Où est-ce qu’elle est ? Alors, où est-ce qu’elle est ? Où est-ce qu’elle est ?
Neal cherche dans la poche de la veste de Peter.
Neal : Attends, attends ! Elle serait là ? … Oui, en fait elle est là.
Baï et son père rient du tour de Neal.
Neal : Que je suis bête ! Attends, je te la donne.
Baï, prenant la carte que Neal lui tend : Xie xie.
Baï et son père s’éloignent. Peter se tourne vers Neal.
Peter : A chaque fois que je te vois faire ça, je vérifie mon portefeuille.
Alors que Peter applique sa main droite sur l’emplacement où aurait dû se trouver son portefeuille, Neal le sort de sa propre poche de pantalon. Pris sur le fait, il le tend à Peter qui récupère son bien.
Peter : D’accord ! J’crois qu’il est temps de te préparer.
Neal acquiesce humblement en baissant la tête.
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN - SOIR
Après s’être préparé, Neal rejoint Peter dans la pièce principale.
Peter : Ca commence dans dix minutes. Tu as revu le plan de l’immeuble ?
Neal : Caméras de surveillance, digicode, pas de difficulté apparente.
Peter : T’as des questions ?
Neal : Juste une : Où est-ce qu’Elizabeth a acheté ces chaussettes parce que franchement …
Peter, agacé : Ca suffit !
Neal : Il y a bien un p’tit problème.
Peter : Lequel ?
Neal relève sa jambière et dévoile son traceur.
Peter : Ah !
Peter sort une montre dorée d’un mouchoir. Il la tend à Neal qui l’étudie attentivement.
Neal : Oh ! Belle contrefaçon.
Peter : Ca sert davantage à nous dire où tu es qu’à afficher les minutes et les heures. On vient juste de désactiver ton bracelet. [S’adressant à l’agent qui se tient à côté de lui.] Lauren, c’est à toi que revient l’honneur.
Neal à Lauren qui se penche pour ôter le traceur : J’aime la douceur.
Lauren : La douceur ne fait pas partie de mes compétences.
Lauren soulève brutalement la jambe de Neal et pose son pied sur la chaise afin d’enlever le traceur.
Peter, en parlant de la montre à Neal : Regarde ! Il y a un émetteur GSM à l’intérieur. C’est à sens unique mais on pourra suivre tout ce qui se passe.
Neal, faisant un essai en parlant dans la montre : Jolies chaussettes.
Peter, agacé : Lao est dangereux, d’accord ? Tu abandonnes le navire si tu sens un malaise.
Neal : Oui, ça ira. J’éviterai la tuile de la mort.
Neal s’éloigne.
Peter, apparemment inquiet : Y a une tuile de la mort ?
DANS LES RUES DE CHINATOWN - NUIT
Neal marche dans la rue en direction du tripot. Il atteint une ruelle déserte et stoppe devant une porte rouge surplombée d’une caméra de surveillance. Il observe sa montre puis tape quatre chiffres sur le digicode près de la porte. Le voyant passe de l’orange au vert et Neal pénètre à l’intérieur. Au bout du couloir, il se stoppe devant un vigile.
Neal : Halden.
Vigile, consultant la liste : OK.
Le vigile présente une corbeille à Neal qui y dépose sa montre et des clés avant de passer sous le détecteur de métaux. Une fois la sécurité passée, Neal récupère ses biens et se dirige vers la salle.
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Lauren et Jones sont assis près de la table d’écoute. Peter se tient debout, juste derrière eux.
Neal, les informant par le biais de sa montre : Halden, dégaine !
Peter : Il a passé le contrôle.
Peter lève les yeux sur le mur en face de lui et aperçoit un trou. Il s’en approche tout en interrogeant M. Tuan.
Peter : Il s’est passé quoi ici ?
M. Tuan : Lao.
Peter : Il est venu chez vous ?
M. Tuan : Non, ses hommes. Ils ont débarqué une nuit pour être sûrs que je paierai.
Peter : Avec un flingue.
M. Tuan, très en colère : Ils ont tiré une balle à dix centimètres du berceau de ma petite fille alors que Baï était endormie.
Peter est écœuré. Il se retourne et aperçoit la petite Baï qui épie leur conversation derrière la porte.
DANS LE TRIPOT - NUIT
Neal avance vers une table où une partie vient de se terminer et s’y installe en face d’un asiatique d’un certain âge aux longs cheveux blancs.
Neal : Comment ça va ? [Devant le manque de réaction de son interlocuteur, il poursuit.] Il faut ni mouiller, ni nourrir les gremlins après minuit à ce qu’on dit … [Toujours pas de réponse.] C’est pas grave.
Neal sort une liasse de billets et la jette sur la table de jeu. Une femme s’approche de lui et tend un verre à Neal.
La femme : Yung sing ... C’est un toast. On boit comme on gagne.
Neal, en acceptant le verre : Yung sing.
Neal boit le verre d’un trait et la femme s’assoit à la table, près de lui.
Neal : Ca c’est fait. [Fixant son attention sur l’homme en face de lui.] Voyons pour le reste.
Sans dire un mot, l’homme distribue les tuiles. Neal découvre sa main sous le regard attentif de la femme. L’homme dispose ses dominos sur la table.
La femme : huit et sept. Jolie main.
Neal : Je me couche.
Neal dévoile son jeu sur la table.
La femme : Vous auriez gagné.
Neal : Il y a plus important que la victoire.
Un homme de main chuchote quelque chose à l’oreille d’un autre. Puis Lao arrive et s’installe à la place de l’adversaire de Neal.
Lao : Vous avez jeté une belle main. Monsieur… ?
Neal : Vous savez qui je suis. Et vous savez pourquoi je suis ici.
Lao : Pour un homme de votre réputation, M. Halden, vous avez mis beaucoup de temps à trouver la main que vous vouliez.
Neal : Le Pai Gow n’est pas mon jeu.
Lao : A quoi jouez-vous ?
Neal : On pourrait peut-être discuter de ça en privé.
Lao : Nous ne sommes pas pressés par le temps. Une autre partie ?
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Peter qui écoute la conversation, tout en faisant les cent pas dans la pièce : Surtout ne l’agresse pas.
Neal : Je suis toujours partant pour un nouveau défi.
Peter : Ca c’est bien.
Jones reçoit un appel radio.
Jones : Peter, on a un problème. La police de New-York est sur le point d’intervenir dans le cercle de jeu.
Peter, énervé : Mais qui a bien pu les informer ?!
Jones : J’ai aucun détail.
Peter, de plus en plus inquiet : Ils vont faire tuer Neal. Bon, OK, appelle-moi le capitaine Shattuck avant que cette bande de fonctionnaires ne ruine toute l’opération.
DANS LE TRIPOT - NUIT
Neal et Lao jouent. Sur l’écran de surveillance, un des hommes de main aperçoit les agents de police qui entrent en force. Il dégaine son arme et la pointe sur Neal.
L’homme de main, hurlant : Descente de flics !
Neal, angoissé, fixant le canon pointé sur lui : Ce n’est pas moi.
Lao : Je ne crois pas aux coïncidences.
Neal : Pourtant vous devriez.
La police entre dans les locaux, provoquant l’agitation générale.
La femme : Lao, il faut y aller.
Lao finit par se lever et part en compagnie de ses hommes de main et de la femme.
Un des hommes de main : Allez, on y va ! On y va ! On y va ! Par les cuisines !
Neal réfléchit à la meilleure manière de réagir alors que la police arrive dans la pièce où il se trouve.
Les policiers : Vos mains sur la table. Tout le monde à terre ! A terre ! Dernière sommation ! Pas un geste !
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Peter : Pas de blague, Neal. Rends-toi bien gentiment. Dis-leur que t’es du FBI.
DANS LE TRIPOT - NUIT
Sous le jouc de deux policiers, Neal renverse une table de jeu et s’en sert de protection en la faisant rouler pour s’échapper. Les policiers lui tirent dessus et le poursuivent.
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Radio : Coups de feu. Y a des coups de feu. Homme blanc. Un mètre quatre-vingts. Costume gris. Se dirige vers la sortie.
Jones : Il n’a pas l’air de s’être rendu, chef.
Peter se prend la tête entre les mains et souffle son inquiétude.
Peter, soufflant : C’est pas forcément lui.
DANS LE TRIPOT - NUIT
Neal traverse les cuisines en courant. Les policiers qui le poursuivent courent dans la direction opposée.
Un policier : Par là !
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Neal, par le biais de sa montre : J’essaie de sauver ma couverture.
Peter : C’est lui. Merde ! D’accord. [Enfilant sa veste] S’il n’est pas avec moi dans trois minutes, vous m’appelez la cavalerie en renfort et demandez à la police de New-York d’aller jouer ailleurs, d’accord ?!
Il se dirige vers la porte et scrute le sol.
Peter, très énervé : Où sont mes putains de chaussures ?
DANS LES RUES DE CHINATOWN - NUIT
Neal court dans une ruelle et approche la montre de sa bouche pour s’adresser à Peter.
Neal : J’commence à en avoir marre de courir, Peter. Dis-leur de m’oublier !
Non loin de lui, Peter essaie de progresser dans la foule.
Peter : Où est Neal, Jones ?
Jones, par la radio : Au nord, sur Allen Street.
Neal se détourne pour se cacher de deux policiers qui passent tout près de lui sans le voir.
Un policier : Par là ! Vas-y ! Suis-le !
Alors qu’il a l’intention de reprendre sa fuite, Neal aperçoit, droit devant lui, les hommes de main de Lao. Piégé, il voit la femme du tripot qui intercepte les deux hommes.
La femme : C’est bon. Lao a dit de me laisser faire.
Ils font demi-tour et elle se rapproche de Neal.
Neal : J’vous ai pas remercié pour ce verre.
La femme : Non.
Neal : Rappelez-moi de le faire.
La femme : Lao sait pourquoi vous avez jeté votre main. Il respecte cela. Suivez-moi et vous pourrez finir votre discussion.
Caché derrière un mur, Peter épie la conversation.
Neal : Il ne pointera plus d’armes sur moi ?
La femme, avec un sourire qui se veut rassurant : Tout se passera bien. Faites-moi confiance.
Neal : Alors je vous suis.
Neal jette un œil à Peter avant de suivre la femme.
Jones : Vous avez entendu Peter ?
Peter : Il tente de sauver l’opération.
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Peter entre dans la planque. Jones et Lauren sont assis à la table où est installé le matériel de surveillance.
jones : Ils ont l’air d’aller dans un hôtel de Mulberry.
Peter, stressé, essoufflé : Si Caffrey ne quitte pas Chinatown, alors nous non plus ! [Il retire sa veste.] Jones, je veux deux hommes en position à l’avant et à l’arrière du bâtiment. Une fois qu’ils sont placés, je veux savoir ce qui s’est passé tout à l’heure. Commence par retracer les appels à la police. Impossible que ce soit juste une coïncidence.
Lauren : C’est qui cette fille ?
Peter, à Lauren : Tu vas nous trouver ça.
Lauren : Par où je commence ?
Peter : Les caméras de surveillance surveillent le quartier et dîtes à la police de nous sortir des belles photos de ce qu’ils trouvent.
Peter expire bruyamment et compose un numéro pré enregistré sur son téléphone portable.
Elizabeth, à l’autre bout du fil : Une de ces nuits à rallonge ?
Peter : J’ai épousé une femme très perspicace.
Elizabeth : Et moi un homme très prévisible. Si on oublie le dîner de ce soir, on mange un morceau demain midi ?
Peter : Ca me parait bien.
Elizabeth, s’assoit, suspicieuse : Qu’est-ce que Neal a encore fait ?
Peter : Rien du tout ... pour l’instant.
Elizabeth : Tu ne devrais pas t’inquiéter pour lui. Il te respecte, tu sais.
Peter, souriant au propos de sa femme : Je crois que tu idéalises un peu trop nos rapports.
Elizabeth : Je ne crois pas. Bonne chance.
Peter raccroche.
DANS UNE CHAMBRE D’HOTEL - NUIT
Neal et la femme entrent dans la suite.
Neal : Joli appart’. Lao nous rejoint quand ?
La femme : Il ne viendra pas.
Neal : Alors, qu’est-ce qu’on fait là ?
La femme : Il m’a dit de passer la nuit avec vous.
Neal : Y a un lit d’appoint ?
La femme : Je ne pensais pas dormir. Et vous ? [Elle se dirige vers une petite pièce annexe.] Je vais vous servir un verre.
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Peter : L’effet Caffrey.
Lauren, soufflant son irritation : Hum ! J’ai déjà vu ce film sur le câble.
Jones, intéressé : Pas moi !
DANS LA CHAMBRE D’HOTEL - NUIT
La femme : Lao m’a demandé de vous surveiller jusqu’à votre prochaine rencontre.
Neal, sur la défensive : Et on fait quoi d’ici là ?
La femme, tendant le verre à Neal : On se laisse aller. On boit un verre.
Neal : J’ai pas très soif.
La femme : Je ne l’ai ni drogué, ni empoisonné.
Elle prouve ses dires en buvant une gorgée. Puis elle pose le verre sur une table et appliques ses mains sur les épaules de Neal.
La femme : Si vous vous détendiez un peu.
Elle caresse ses bras jusqu’à ses poignets et commence à détacher la montre de Neal.
La femme : Commençons par ici.
Neal, voyant qu’elle a ôté sa montre : Que faîtes-vous ?
Pendant ce temps, dans la planque, Peter écoute toujours la conversation.
La femme : Je vous retire votre montre.
La femme vide le verre dans le lavabo et utilise le récipient pour écraser la montre.
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – NUIT
Aussitôt, sur l’écran de surveillance, le point orange qui permettait de localiser Neal s’éteint.
Peter : Qu’est-ce qui se passe ?
Jones : On vient de perdre le transmetteur. On se manifeste ?
Peter hésite.
Peter : Non. On a placé des gars aux différentes sorties. On pourrait suivre Caffrey s’il quittait la chambre.
Lauren : A supposer qu’il ait envie de le faire.
DANS LA CHAMBRE D’HOTEL - NUIT
Neal, énervé : J’ai payé cette montre un certain p…
La femme, sortant une arme et le mettant en jouc : C’est une fausse.
Neal, levant les bras en l’air : J’en ai vraiment assez d’avoir des armes pointées sur moi, sans arrêt.
La femme : Nick Halden n’est pas le genre d’homme à porter une fausse montre. Neal Caffrey, lui, par contre …
Neal, souriant : Oh ! Le masque tombe.
La femme : Ca fait un moment qu’on vous surveille.
Neal : Vous pourriez être plus précise ? Non parce que si vous saviez le nombre de gens qui …
La femme : Interpol.
Neal, méfiant : Vous connaissez mon nom mais j’ignore le vôtre.
La femme, en abaissant son arme : Je m’appelle Meilin.
Neal, en baissant les bras : Pourquoi Interpol vient mettre en péril une enquête du FBI ?
Meilin : En réalité, c’est plutôt l’inverse.
Neal : Alors le tuyau, c’était vous.
Meilin : Vous avez tout fait foirer en voulant épater là-haut avec vos p’tits tours d’attrape-nigauds. Je suis bloquée ici maintenant.
Neal, muni de son sourire charmeur : Y a peut-être pire que d’être bloquée avec moi.
Meilin, très sérieuse : Si vous arrêtez Lao, on ne coincera jamais son boss qui est un poisson bien plus consistant.
Neal : Une querelle de clocher, à ce que je vois. Mais pourquoi on est là ?
Meilin : Laissez Lao s’échapper.
Neal : Vous savez, le FBI et moi c’est très compliqué. J’regrette mais j’peux pas les doubler.
Meilin : Torpillez l’enquête. En plus, si vous m’aidez, je m’arrangerai pour vous offrir le plus beau des cadeaux.
Neal, narquois : Quoi, une nouvelle montre ?
Meilin : Kate.
Neal, redevenu très sérieux : Vous avez quoi sur elle ?
Meilin : Je sais où elle est.
Neal : Je le sais aussi. Ce qui m’intéresse, c’est le ravisseur.
Meilin : J’ai des informations là-dessus.
Neal, souriant malicieusement : J’crois qu’j’vais le boire ce verre.
DANS L’APPARTEMENT DE M. TUAN – LE LENDEMAIN MATIN
Peter se réveille.
Peter : Oh ! C’est pas vrai. [A Lauren, en soufflant.] J’vous avais dit de me réveiller si je fermais l’œil.
Lauren : Soyez pas soupe-au-lait. Fallait qu’vous dormiez.
Peter : Rien de neuf ?
Lauren : Rien de neuf.
Peter passe ses deux mains sur son visage.
Peter : J’ai dormi combien de temps ?
Lauren : A peu près, une demi-heure.
Peter : Bien. J’prends le relais. Allez faire une pause.
Lauren, en se levant de sa chaise : D’accord.
Avant qu’elle s’éloigne complètement, Peter observe ses pieds.
Peter : Où est passée ma chaussette ?
Lauren : J’ai pas quitté l’écran des yeux. J’peux rien pour vous.
Lauren quitte l’appartement. Peter se lève du fauteuil dans lequel il s’était endormi et voit Baï apparaître dans l’encadrement de la porte.
Peter, fronçant les sourcils, avec une voix sévère : C’est toi qui as volé ma chaussette ?
La petite fille l’observe sans répondre.
Peter : J’ai en face de moi une petite voleuse, hein ? … Ouais.
Peter va s’asseoir sur une chaise et Baï fait de même. Il se penche vers elle avec un air sérieux et commence la conversation.
Peter : Tu comprends rien à ce que je te dis ? Non. Tu finiras comme Neal si tu continues. Et ce n’est pas ce que tu veux, crois moi. [La porte d’entrée s’ouvre.]Il est tout sauf fiable. Il n’écoute jamais les autres …
Neal entre dans l’appartement et s’appuie dans l’encadrement de la porte, en face de Baï et derrière Peter.
Peter, sur le ton de la confidence : Il … Il a l’art de se fourrer toujours dans le pétrin. J’suis pas inquiet. Non. Pas le moins du monde. Simplement, je me sens responsable. Et s’il lui arrivait une bricole, j’aurais un tas de paperasse à me farcir et la paperasse c’est des ennuis. Neal, c’est des ennuis. [En souriant] Oh, ça n’empêche que son tour de cartes était sympa, hein ?
Baï salue Neal de la main et Peter se retourne, surpris.
Neal : J’aime me sentir apprécié.
Peter, essayant de reprendre contenance : Je savais qu’t’étais là.
Neal : Ah oui ?
Peter : Oui !
Neal, en désignant Baï : Tu sais aussi qu’elle parle notre langue ?
Peter se tourne vers la petite fille.
Baï : Vous êtes bizarre.
Elle se lève et part en riant.
Peter, encore sous le coup de la surprise : Et ma chaussette s’appelle revient ! [S’adressant à Neal.] Tu as une mauvaise influence.
Neal contourne Peter et vient s’asseoir sur la chaise où était installée Baï auparavant.
Peter : Qu’est-ce que tu fais là ?
Neal : Un de tes mercenaires, posté devant l’hôtel, m’a ramené.
Peter : Je leur avais demandé de m’appeler s’ils te voyaient.
Neal : Et je les en ai empêchés. T’es ronchon quand t’as pas eu tes huit heures de sommeil.
Peter : Oh ! … Si tu me parlais de ta montre.
Neal : Ah ! Oui ! Pendant la course poursuite, j’ai dû la cogner.
Peter : Mm, Mm !
Neal : Ca a coupé quand ?
Neal enlève sa montre et la tend à Peter qui l’examine.
Peter : Une fois entré dans la chambre.
Neal : Ah ! C’est dommage. Vous avez manqué tout le croustillant.
Jones entre dans l’appartement. Il boit un café à emporter et pose les autres gobelets sur une table derrière Peter.
Peter, s’adressant à Neal : Un autre rendez-vous est prévu pour bientôt ?
Neal : La date et l’heure restent à déterminer. Allez.
Neal se lève, tapote l’épaule de Peter et s’éloigne.
Peter, suspicieux : Parfait. [Elevant la voix.] Jones, l’honneur te revient.
Jones siffle et montre le traceur à Neal.
Lauren qui vient d’arriver : Eh ! Euh, l’appel anonyme remonte jusqu’à un téléphone appartenant à une dénommée Meilin Wan.
Peter se retourne vers Neal, soupçonneux.
Jones : La fille à qui Caffrey a tenu la jambe toute la nuit.
Jones confie une photo de surveillance à Lauren sur laquelle Meilin apparaît en train de téléphoner.
Neal, grimaçant : Vous êtes bien sûrs de votre coup ?
Lauren : Ouais. Ca vient d’une caméra de surveillance sur Ben et c’est au moment où l’appel a été passé. Un transporteur nous a donné le bar à hôtesse où mademoiselle travaille.
Peter : Allons vérifier ça. [Il se lève de sa chaise.] Pourquoi Mademoiselle Meilin a provoqué l’intervention de la police dans ce tripot si sa volonté était que cette transaction se fasse ? [Il fixe Neal. Jones et Lauren font de même.] Y a pas de réponse qui te vient là ?
Neal, en haussant les épaules innocemment : On y va ?
DANS UNE RUE, DEVANT LE BAR A HOTESSES - JOUR
Peter, Neal et Lauren arrivent au coin de la rue et aperçoivent un groupe de femmes sur le trottoir.
Peter : Tiens ! Les employées ont l’air d’être en pause. [S’adressant à Neal.] Une idée sur la manière de les aborder ? Non ? J’attends que tu me dises qu’on devrait leur offrir un verre.
Neal : Moi je ne peux pas y aller sans griller ma couverture.
Peter : Allez, je vais te montrer comment on fait.
Peter s’éloigne de Lauren et Neal et s’approche du groupe de femmes qui fument et discutent sur le trottoir.
Peter : Salut. [Brandissant sa carte.] Agent Burke, FBI. J’aurais souhaité vous … vous poser quelques questions sur une de vos collègues. Elle s’appelle Meilin Wan.
Les femmes se mettent à parler en même temps et en chinois.
Peter, tentant vainement de les calmer : Une seule …Une seule à la fois, j’vous prie. D’accord. Est-ce que quelqu’un … quelqu’un sait où elle est en ce moment ? Ah, c’est vrai. Vous savez où elle est ?
Un peu plus loin, Lauren et Neal l’observent.
Neal, dubitatif : C’est le même type qui m’a coincé, ça ?
Lauren : Oui, et à deux reprises.
Les femmes continuent leur papotage incompréhensible.
Peter : Aucune d’entre vous ne parle notre langue. Aucune d’entre vous ? Ok. Bon, ben, très bien. Très bien, allez, merci. [En s’éloignant d’elles.] Merci infiniment.
Satisfait, Peter rejoint Neal et Lauren.
Neal : Donc, c’est comme ça qu’on fait ?
Peter, en brandissant un magnétophone : Oui, c’est comme ça qu’on fait. Surprenant ce que les gens peuvent dire quand ils pensent qu’on ne les comprend pas. [A Lauren.] Convoquez un traducteur chinois au bureau. Et voyons ce qu’elles se sont permises de dire au ronchon soupe-au-lait du FBI.
Lauren et Neal se lancent un regard entendu et suivent Peter.
SALLE DE CONFERENCE – BUREAUX DU FBI - JOUR
Peter entre dans la salle. Lauren y est installée seule devant un ordinateur portable.
Peter : Et ce traducteur ?
Lauren : Il ne sera pas là avant une bonne heure.
Peter, râlant : Oh ! C’est pas vrai ! |Tentant de se calmer et s’installant à côté de Lauren.] Lance toujours ! Peut-être qu’un nom ressortira de leurs jérémiades.
Lauren lance l’enregistrement et ils essaient en vain de percevoir une information intéressante.
Lauren : Quelque chose ?
Peter : Non, pas vraiment. On aurait besoin des sous-titres.
Une petite fille se met à rire. Peter et Lauren s’aperçoivent que Baï est présente.
Baï : Une dame s’est moquée de vous.
Peter : Hein ?
Jones arrive et s’adresse à Baï.
Jones : Ah, te voilà ! [S’adressant à Peter.] Désolé pour le dérangement. Victor faisait sa déposition et elle a entendu votre voix. |Entraînant Baï avec lui.] Allez, on y va.
Peter : Attends !
Jones et Baï se stoppent net.
Peter : J’ai une idée.
SALLE DE CONFERENCE – BUREAUX DU FBI - JOUR
Baï est installée devant l’ordinateur. Elle a un casque sur les oreilles et prend des notes. Peter et Lauren sont assis à côté d’elle.
Baï : Ces dames sont méchantes … Elles vous trouvent stupide.
Peter, devant le regard amusé de Lauren : Non, le marque pas ça.
BUREAU DE PETER - JOUR
Peter est debout dans son bureau. Il étudie un dossier. En face de lui, Neal est assis et Jones est debout derrière une pile de cartons où sont classés de nombreux dossiers.
Peter : Il apparaît que la belle Meilin travaillerait de nuit dans un endroit appelé … « La lanterne rouge ». Pourquoi ça me semble familier ?
Jones : Ca peut être un club ou un restau.
Neal : Où un super héros brûlé au troisième degré. Oh ! Laisse tomber ! La piste Meilin ne nous mènera ni à Lao, ni à Costa.
Jones sort un dossier de la pile de cartons.
Jones : J’ai la main heureuse. [En lisant le dossier.] « Lanterne rouge exportation ». On dirait que Costa la suspectait d’être une société écran de Lao. C’est ce qu’il essayait de vérifier avant de disparaître.
Jones tend le dossier à Peter qui l’étudie à son tour.
Peter : Alors comme ça il avait aussi un mi-temps dans un entrepôt. Quel CV plein de surprises. [Lançant un regard insistant à Neal.] J’devrais toujours laisser tomber ?
Neal répond par une mimique en haussant les épaules. Lauren frappe à la porte du bureau. Elle fait un signe à Peter lui indiquant qu’elle aimerait lui parler en privé, à l’extérieur du bureau. Peter acquiesce d’un signe de tête.
Peter, redonnant le dossier à Jones : Jones, trouve cette adresse pour moi, s’te plait.
Peter sort du bureau. Lauren et lui s’en éloignent suffisamment pour ne pas être entendus.
Lauren : Les résultats biométriques de Meilin nous sont parvenus.
Peter : Un nouvel élément ?
Lauren : Non, rien. Parce qu’ils sont classés : confidentiel.
Peter : Confidentiel ?
Lauren, confirmant d’un signe de tête : Mm, Mm !
Peter : Donc, Meilin est soit une infiltrée, soit elle travaille pour une autre agence. Essaie de voir dans la base de données commune.
Lauren, tendant un dossier à Peter : C’est ce que j’ai fait.
AVENUE DE NEW-YORK - JOUR
Peter et Elizabeth marchent et discutent tout en mangeant des sandwiches.
Peter : Elle est d’Interpol.
Elizabeth : Oh ! Et tu crois que Neal le sait.
Peter : Il a passé six heures tout seul avec elle dans une chambre alors il le sait.
Elizabeth : Et s’il protégeait sa couverture ? [Devant le regard insistant et convaincu de son mari.]D’accord. D’accord, il le sait.
Peter : Il me manipule.
Elizabeth : Eh ben, en tous cas, y a qu’une seule raison qui pourrait le pousser à te dissimuler des choses.
Peter : T’as dit « une seule » ?
Elizabeth s’arrête de marcher et le fixe intensément.
Peter : Kate !
Elle confirme d’un signe de tête.
Elizabeth : Tu vas faire quoi ?
DEVANT LA PORTE DE L’ENTREPOT - JOUR
Neal et Peter arrivent devant la porte de l’entrepôt. Peter essaie de l’ouvrir sans succès. Il se tourne vers Neal.
Peter, désignant la porte du doigt : Force-la pour moi.
Neal, les mains dans les poches : Pas besoin d’un mandat ?
Peter : Oh ! Mais qu’est-ce qui t’arrive ? Reprends-toi ! Si t’étais un citoyen respectueux des lois, ça se saurait. [En tapotant la poche droite de sa veste.] L’agent Costa en avait déjà demandé un.
Neal : J’ai pas mes outils.
Peter, sortant un kit de sa poche de pantalon : Pas grave. J’ai les miens.
Peter tend la trousse à Neal qui s’en empare, incertain. Neal ouvre la trousse, choisit un outil et l’utilise pour ouvrir la porte.
A L’INTERIEUR DE L’ENTREPOT - JOUR
Neal et Peter progresse dans l’entrepôt. De nombreux objets variés sont stockés sur d’immenses rangées d’étagères.
Neal : J’ai cru voir l’Arche d’Alliance par là-bas.
Peter : Si mon visage se liquéfie, préviens-moi.
Neal : Mm !
Ils observent attentivement les alentours jusqu’à ce que Peter découvre une trace sur le sol.
Peter : Neal !
Neal s’accroupit aux côtés de Peter.
Neal : Des traces de lutte.
Peter : Le sol est marqué. Comme si on avait traîné quelqu’un jusque là-bas.
Peter accompagne ses paroles d’un geste de la main qui les mène jusqu’à un congélateur posé contre le mur du fond de l’entrepôt. En s’approchant, Peter découvre une autre trace.
Peter : Du sang.
Peter souffle et ouvre le couvercle du congélateur, découvrant le corps d’un homme. Neal détourne le regard de cette vision macabre.
Peter : C’est l’agent Costa.
Peter referme le congélateur et saisit son téléphone. Neal et lui se retournent en entendant que la porte de l’entrepôt vient d’être ouverte. Cachés derrière une étagère, ils observent qui vient d’arriver.
Neal, chuchotant : Des hommes de Lao. J’n’ai pas vu de système d’alarme.
Peter : Ils viennent pas pour nous.
Neal : Pour qui ?
Peter : Pour Costa.
Peter essaie d’appeler des renforts.
Peter, énervé, secouant son téléphone : Ah ! S’il te plait ! Y a pas de réseau.
Peter sort son arme et Neal, effaré, pose sa main dessus.
Neal : Eh ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Non ! Qu’est-ce qu’…
Peter, agacé : Parce que t’as une meilleure idée ?!
Neal fixe Peter.
Les hommes de Lao approchent du congélateur, l’ouvrent, transfèrent le corps dans un chariot et emportent le tout. Installés au sommet d’une étagère, Neal et Peter les observent puis, dès que le danger est écarté, ils redescendent.
Peter, très en colère : Je leur ai permis de s’enfuir, comme ça !
Neal : Tu préfèrerais être mort.
Peter, hors de lui : As-tu saisi que c’était pas un jeu ?! Je crois qu’il est temps pour toi et moi de jouer cartes sur table !
Neal : Vas-y, j’t’écoute.
Peter : La jolie fille d’Interpol !
Neal, bien ennuyé, ne répond rien.
MAISON DES BURKE - JOUR
Neal et Elizabeth sont assis sur le canapé. Satchmo est couché aux pieds de Neal. Peter fait les cent pas dans la pièce, manipulant son alliance, visiblement furieux. Neal est très mal à l’aise.
Neal, à Elisabeth, chuchotant : Je n’ai jamais menti à Peter.
Elisabeth : Oui, certes. Mais tu as caché des choses.
Neal : Essaie de comprendre. Je dois retrouver Kate. Elle est en danger.
Elisabeth, après avoir jeté un œil à Peter : Ecoute. Mon mari aimerait vraiment te faire confiance. Malheureusement, tu lui donnes trop de raisons de ne pas le faire.
Neal, suppliant : Elizabeth !
Elisabeth, ennuyée : J’peux pas t’aider sur c’coup-là.
Elle se lève.
Neal : Non ! Pars pas, Elizabeth ! Me laisse pas !
Malgré les supplications de Neal, Elizabeth s’éloigne en compagnie de Satchmo. Neal est bien ennuyé. Il regarde Peter qui respire bruyamment et qui s’est appuyé sur une étagère en face de lui.
Neal, inquiet : Et maintenant ?
Peter : Si je l’pouvais, je te retirerais de l’affaire.
Neal : Je … Je … Je ne parlais pas de l’affaire.
Peter : Qu’est-ce qu’Interpol t’a promis ? Est-ce que Meilin t’a promis Kate ?
Neal, hésitant : Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? Elle m’a dit pouvoir la retrouver.
Peter : Et en échange de quoi ?
Neal : Lao devait s’en sortir.
Peter : Tu sais pourquoi ?
Neal : Ils veulent son boss.
Peter : Lao est son propre boss. [Il expire.]Tu sais quelle problématique ça soulève ?! Celle de la juridiction. S’ils arrêtent Lao sur le sol asiatique, le gouvernement chinois leur versera une prime spéciale !
Neal : Une prime spéciale ?
Peter : Oui. Un demi-million de dollars. Voilà le prix d’un agent mort du FBI !
Peter tend un dossier à Neal qui le consulte. Puis Neal lève les yeux du dossier pour regarder Peter.
Peter : Tu penses vraiment que tu peux te fier à ce qu’elle t’a dit ?
Neal baisse la tête.
Peter : Ecoute-moi ! Soit on arrête Lao maintenant, soit on oublie notre partenariat.
Neal redresse la tête, les yeux pleins d’espoir.
Neal : On est partenaires ?
Peter, très sérieux : A toi d’me l’dire.
Neal replonge dans le dossier tout en réfléchissant.
MAISON DE JUNE - APPARTEMENT DE NEAL - SOIR
Neal entre chez lui. Il aperçoit June conversant avec Meilin sur la terrasse.
Meilin, s’adressant à June : C’est vraiment superbe.
June aperçoit Neal. Elle entre dans la pièce, entrainant Meilin par la main.
June : Oh ! Coucou, Neal, chéri. J’étais en train de mener une charmante conversation avec ton amie. [S’adressant à Meilin et lui serrant la main.] J’ai été absolument ravie de vous rencontrer.
Meilin, tout sourire : Egalement, June. Avec un accueil comme celui-ci, ne soyez pas étonnée si je reviens très vite.
June s’éloigne d’elle et partage un regard éloquent avec Neal.
June, sur le ton de la confidence, à Neal : A ta place, je la garderais à l’œil.
Elle sort. Meilin se rapproche de Neal.
Neal, sérieux : Qu’est-ce qu’est arrivé à Costa ?
Meilin : On passe sur les banalités ?
Neal : J’ai vu un agent du FBI mort aujourd’hui. Pas de place pour les banalités.
Meilin : Vous l’avez trouvé grâce à moi, Neal.
Neal, caustique : Vous auriez sciemment laissé trainer des indices un peu partout ?!
Meilin : Il aura droit à un enterrement en bonne et due forme.
Neal : Ce ne sera pas le cas. Il a été démasqué ?
Meilin : Lao le suspectait de rouler pour la concurrence. Pas pour le gouvernement. [Devant la réaction sceptique de Neal.] Vous ne me croyez pas ?!
Neal : J’ai de bonnes raisons de ne pas le faire. Vous m’avez menti au sujet de Lao.
Meilin : Et … ?
Neal : Et vous laissez en liberté un assassin à des fins politiques et financières. Si cela ne vous fait rien, moi je préfère revoir notre arrangement.
Meilin, excédée : Pardon de faire mon travail. Or, pour le moment, il consiste à m’assurer que le FBI n’ira pas surveiller les comptes de Lao durant notre rencontre de demain. Je me fiche de ce qui peut se passer ensuite.
Elle se dirige vers la sortie et s’arrête juste devant la porte.
Meilin : Oh ! Et, Neal … L’homme qui retient Kate, je sais qui c’est.
Sur ces mots, elle sort.
DANS LE VAN DU FBI - JOUR
Jones et Lauren sont assis devant les écrans de contrôle. Peter et Neal sont debout. Ils préparent l’opération à venir.
Peter, à Neal : Le traceur, on te l’enlève. [Lui montrant une nouvelle montre dorée.] Si tu peux ne pas la casser celle-ci. [Lui expliquant le fonctionnement.] Quand ils chercheront un mouchard, appuie ici pour désactiver le transmetteur. Tu rappuies et ça le réactive. Et t’as intérêt à bien le réactiver.
Peter donne la montre à Neal qui l’installe autour de son poignet.
Neal : Je l’ferai, Peter.
Peter : Quand Lao aura notre Iban, on sera capable de suivre l’itinéraire de l’argent sale. Avec ça, plus les enregistrements de la montre, on pourra mettre cette ordure directement en prison.
Neal : Autre chose ?
Peter : Oui ... J’te souhaite bonne chance.
Neal sourit et sort du van.
DANS UN IMMEUBLE - JOUR
Meilin et Neal entrent dans un ascenseur.
Meilin : Vous avez le numéro de compte ?
Neal tapote son crâne de son index pour indiquer qu’il a bien mémorisé le numéro.
Meilin : Prêt pour l’épreuve ?
Neal appuie sur le bouton de sa montre afin de désactiver le transmetteur.
Neal : Je suis prêt.
Meilin appuie sur le bouton de l’étage désiré. Les portes de l’ascenseur se ferment.
DANS LE VAN DU FBI - JOUR
Jones étudie les écrans de contrôle. Peter est debout, à ses côtés.
Jones : Il a coupé le signal.
Peter : C’qui est important, c’est qu’il le réactive à temps.
Peter passe de l’autre côté du van et rejoint Lauren.
Peter, à Lauren : Surveille bien le copte bancaire.
DANS L’ASCENSEUR- JOUR
Meilin : Je vais vous donner un autre numéro de compte. Un que le FBI ne contrôle pas. Un trois un deux sept huit huit sept un. C’est retenu ?
Neal confirme d’un petit geste.
Meilin : Répétez-le-moi.
Neal : J’ai retenu.
Meilin, souriant : Ca va aller. C’est bientôt fini.
DANS LES APPARTEMENTS DE LAO - JOUR
Assis à une table, Lao joue au Pai Gow avec une autre personne. Deux hommes de main fouillent Neal dès son arrivée. En voyant ses visiteurs, Lao se lève et avance vers eux. Il s’adresse à Neal.
Lao : Je tiens à m’excuser pour le cirque de l’autre nuit. Comprenez qu’on n’est jamais trop prudent.
Neal : Je comprends. Pas d’inquiétude. Je crois que nous sommes au tout début d’une collaboration très enrichissante pour nous deux.
Lao : C’est mon souhait. Meilin m’a dit le plus grand bien de vous, M. Halden.
Le groupe se rapproche de la table. Un homme y installe un ordinateur portable.
Lao, à Neal : Le numéro de compte, s’il vous plait.
Neal lance à regard à Meilin.
Neal, tout en ramassant discrètement quelques dominos sur la table : Un trois un deux sept huit huit sept un.
DANS LE VAN DU FBI - JOUR
Peter : Du mouvement sur le compte ?
Lauren : Rien du tout.
Peter, s’impatientant et regardant sa montre : S’il te plait, Neal.
DANS LES APPARTEMENTS DE LAO - JOUR
L’homme vérifie le numéro de compte fournit par Neal sur l’ordinateur portable. Il indique d’un signe de tête à Lao que tout est en règle.
Lao : Trois ou quatre clics et on est partenaires. Nous vous recontacterons avec l’argent dans deux semaines. Moins les dix pourcents d’honoraires, comme convenu.
Neal : Ca va s’en dire.
Neal s’éloigne en compagnie de Meilin.
Neal, chuchotant : J’ai fait ce que vous vouliez alors dites-moi qui retient Kate.
Meilin, lui confiant une clé USB : Tout est là-dedans.
Neal, bien plus fort : Lao ! Cette partie, on ne l’a pas finie. L’enjeu en vaudra la peine : Gagnez et c’est dix pourcents en plus.
Lao : C’est appétissant. Venez, je suis votre homme.
Neal s’avance vers la table mais Meilin le retient par le bras.
Meilin, chuchotant : Qu’est-ce que vous allez faire.
Neal : J’ai déjà transféré l’argent de votre compte. Peu importe c’qui se passe après, non.
Il lui lance un sourire malicieux et la quitte pour aller s’asseoir à la table de jeu.
DANS LES APPARTEMENTS DE LAO - JOUR
Les deux hommes sont installés et ont commencé la partie.
Lao : Je vais vous prendre tout votre argent si je gagne cette dernière main. Vous êtes de vouloir encore jouer ?
Neal réfléchit, puis commence à détacher sa montre. Meilin les observe.
Neal : Pour que ça reste intéressant … [Arborant sa montre et désignant d’un regard celle de Lao.] Ma montre contre la vôtre.
Lao sourit.
Neal : Perplexe ? Pourtant, que serait la vie sans risque ?
Lao : Allons-y.
Neal appuie sur le bouton de la montre.
DANS LE VAN DU FBI - JOUR
Jones : Il l’a réactivé.
Peter et Lauren se retournent et écoutent.
Peter : C’est quoi ça ?
Jones, incertain : Au son, on dirait des dominos.
DANS LES APPARTEMENTS DE LAO - JOUR
Les deux hommes sont concentrés sur la partie.
Lao : Vous … avez l’air inquiet.
Neal, sûr de lui : Vraiment ?
Neal attrape le verre à côté de lui et le lève.
Neal : Yung sing.
Lao l’imite.
Lao : Yung sing.
Ils trinquent. Puis Lao dévoile sa main. Neal se décompose. Il étale ses dominos sur la table, vaincu.
Lao : Parfois, les tuiles ne sortent pas comme on le souhaiterait.
Neal : Et d’autres fois, si.
DANS LE VAN DU FBI – JOUR
Peter et Jones écoutent la conversation.
Neal, par le biais du micro : Au moins, j’aurais perdu ma montre face à un adversaire de taille.
DANS LES APPARTEMENTS DE LAO - JOUR
Meilin saisit la montre de Neal qui la fixe intensément.
Meilin : Il semble que la chance ne soit pas avec vous aujourd’hui.
Elle installe la montre sur le poignet de Lao. Neal sourit discrètement.
DANS LE VAN DU FBI - JOUR
Lao, par le biais du micro : Chose étrange : même si je gagne cent fois plus d’argent dans les affaires, une victoire aux dominos est cent fois plus réjouissante.
Interlocuteur de Lao : L’américain n’avait aucun talent.
Lao : C’est rarement le cas.
Les deux hommes rient.
Interlocuteur de Lao : Les colis en attente ont été livrés.
Peter est visiblement satisfait de ce qu’il entend.
Lao : Et pour le corps ?
Interlocuteur de Lao : On s’en est débarrassé, monsieur.
Lao : Bien. Une sale affaire. Ce sera un soulagement de rentrer.
Neal entre dans le van.
Neal, radieux : Intéressant c’qui s’passe à la radio ?
Peter, souriant : On le tient.
RESTAURANT MEISHI LIN - JOUR
Peter et Neal sont assis face à face à une table de restaurant. M. Tuan s’est installé à leurs côtés pour discuter de l’affaire.
Peter : On ne le reverra plus pendant un moment. Avec ce qu’il a dit sur les enregistrements c’est comme s’il avait avoué devant un jury d’accusation.
M. Tuan : Je veux vous remercier. Et sachez que vous serez toujours les bienvenus ici. Le quartier sera bien plus calme sans lui.
Neal : Je n’ai jamais mangé de meilleurs raviolis.
M. Tuan : J’vous en rapporte.
Il se lève et quitte la table, laissant Neal et Peter poursuivre leur repas.
Peter : Alors ? Y avait quoi sur cette mémoire flash ? Tu vas enfin m’l’avouer ?
Neal : T’avais raison : elle était vide.
Baï arrive à leur table et se poste devant Peter.
Peter : Oh ! Non !
Baï, avec un grand sourire : Ferme les yeux !
Peter, méfiant : Pour quoi faire ?
Neal, dépité : Fais-le. C’est tout c’qu’elle te demande.
Peter sourit à la petite fille et s’exécute. Baï expose une chaussette bleu clair devant le nez de Peter.
Baï : Ouvre-les !
Peter, en ouvrant les yeux et en apercevant sa chaussette : Oh ! David Copperfield, sors de ce corps !
Peter récupère sa chaussette.
Peter, joignant ses deux mains, à l’attention de Baï : Xie-Xie ni.
Neal sourit.
BUREAUX DU FBI - JOUR
Neal et Peter sortent de l’ascenseur au vingt-et-unième étage.
Neal : Et maintenant, partenaire ?
Peter, amusé : Ne m’appelle pas comme ça.
Ravi, Neal observe Peter qui se dirige vers son bureau lorsque son téléphone se met à sonner. Il décroche.
Neal : Oui.
Meilin : Bonjour, Neal.
Neal : Vous venez me présenter vos excuses pour la clé.
Meilin : C’était une précaution nécessaire. Je devais être prudente avec des données aussi sensibles.
Neal : Vous savez où est Kate ?
Meilin : Je n’ai pas de nom mais voilà c’que j’sais : Il est du FBI.
Neal : Comment vous savez ?
Elle ne répond pas.
Neal, s’énervant : Comment vous le savez ?
Meilin raccroche. Encore sous le choc de cette révélation, Neal observe tour à tour, Hugues, Peter, Lauren et Jones. Il s’assoit derrière son bureau et réfléchit.